CyclOpe 2024

 

LES MARCHES MONDIAUX

« Attendre et espérer"

Publication du Rapport

Cyclope 2024

14 Mai 2024 - Paris

CyclOpe 2023

 

LES MARCHES MONDIAUX

« Les cavaliers de l'Apocalypse"

Publication du Rapport

Cyclope 2023

23 Mai 2023 - Paris

CyclOpe 2022

 

LES MARCHES MONDIAUX

« Le monde d'hier »

Publication du Rapport

Cyclope 2022

8 Juin 2022 - Paris

CyclOpe 2021

 

LES MARCHES MONDIAUX

« Cette obscure clarté qui

tombe des étoiles »

Publication du Rapport

Cyclope 2021

26 Mai 2021 - Paris

 

CyclOpe 2020

 

LES MARCHES MONDIAUX

« Allegoria ed effetti
del Cattivo Governo -Ambrogio Lorenzetti 
»

Publication du Rapport

Cyclope 2020

09 juin 2020 - Paris

CyclOpe 2019

 

LES MARCHES MONDIAUX

« Les illusions perdues »

A l'occasion de la publication du Rapport Cyclope 2019

15 mai 2019- Paris

CyclOpe 2018

 

LES MARCHES MONDIAUX

« Le ciel rayonne, la terre jubile »

A l'occasion de la publication du Rapport Cyclope 2018

16 mai 2018 - Paris

CyclOpe 2017

 

LES MARCHES MONDIAUX

« Vent d'Est, Vent d'Ouest »

A l'occasion de la publication du Rapport Cyclope 2017

15 mai 2017 - Paris

CyclOpe 2016

 

LES MARCHES MONDIAUX

« A la recherche des sommets perdus »

A l'occasion de la publication du Rapport Cyclope 2016

24 mai 2016 - Paris

CyclOpe 2015

LES MARCHES MONDIAUX

Pour qui sonne le glas ?

A l'occasion de la publication du Rapport Cyclope 2015

20 mai 2015 - Paris

CyclOpe 2014

LES MARCHES MONDIAUX

Dans le rêve du Pavillon Rouge

A l'occasion de la publication du Rapport Cyclope 2014

14 mai 2014 - Paris

Le retour des Fondamentaux

To

Tous ceux qui font de l’alpinisme savent combien il est difficile d’apprécier la distance qui nous sépare du sommet. On se croit déjà arrivé et voila des hauteurs nouvelles qui apparaissent. Mais parfois au débouché d’une paroi on est presque surpris d’accéder directement à la crête sommitale.

Il en est de même sur les marchés et le sort des analystes tout comme des traders est d’être collé à leur paroi sans grandes perspectives sur les sommets mais avec une vision claire des abîmes environnants.

Ajoutons-y un peu de mauvais temps et même quelque orage et on peut comprendre la panique qui peut affecter les cordées les plus solides.

Analysons ainsi l’orage qui a affecté les marchés mondiaux de matières premières au début de Mai 2011 : en une séance à Londres ou à New York, le pétrole a perdu plus de dix dollars le baril et à New York le brut américain (le WTI) est symboliquement repassé au dessous de la barre des cent dollars. A Londres tous les métaux non ferreux ont perdu quelques centaines, voire quelques milliers de dollars la tonne. L’argent qui avait été la grande vedette des semaines précédentes à près de $ 50 l’once n’en valait plus que $ 34. Le repli de produits comme le coton ou le caoutchouc qui avaient fait les beaux jours des premiers mois de 2011 s’accélérait. Le sucre dont le réveil avait été tant salué au-delà de 30 cents la livre n’en valait plus que 20… En une seule journée, le 5 Mai, l’indice de Goldman Sachs, un panier de produits sur lequel sont investis près de $ 150 milliards, reculait de 6.5 %. Alors qu’en Avril, les prix des matières premières avaient dépassé leurs niveaux de Juin / Juillet 2008 avant la crise financière, certains n’hésitaient pas à prophétiser que la bulle avait enfin éclaté, que les marchés avaient atteint leur sommet historique et que le temps du repli, voire de l’abime était venu.

Mais que s’est-il passé en fait ? D’un point de vue factuel il y eut la remontée du dollar (pas de baisse des taux de la BCE) et la mort de Ben Laden. Un dollar plus fort et de moindres tensions géopolitiques suffisent à expliquer l’embryon d’un repli. Mais celui-ci est intervenu à un moment où nombre de marchés étaient à la limite de la « zone rouge », celle au sein de laquelle les esprits les plus raisonnables perdent tout sens commun : les niveaux de prix atteints par nombre de métaux non ferreux et précieux, par des produits agricoles comme le coton ou le caoutchouc même s’ils pouvaient se justifier par le déficit de l’offre devaient aussi avoir des conséquences en termes d’élasticité de la demande. Sur des marchés caractérisés - infine - par la livraison physique des produits et donc par le lien réel entre physique et papier, la logique des fondamentaux prime toujours sur « l’exubérance irrationnelle » des investisseurs.

Alors sommes-nous bien au sommet ? Pour l’instant l’horizon n’est guère dégagé et le plateau que nous avons atteint est bien vallonné. Si on peut penser que la plupart des métaux et des matières premières agricoles devraient connaître des réajustements parfois brutaux, tel n’est le cas ni de l’alimentation, ni de l’énergie. Tornades aux Etats-Unis, sécheresse en Europe, la situation alimentaire mondiale demeure inquiétante en particulier pour le maïs et jamais les stocks de clôture de la campagne 2010 / 11 n’ont été aussi bas.

Quand à l’énergie, les prix du pétrole sont moins sensibles aux aléas de l’offre qu’à la dynamique de la demande en provenance des pays émergents. Et alors que le nucléaire recule, une bonne partie de l’Europe ferme la porte aux gaz de schistes. Le pétrole a de beaux jours devant lui !

La période qui s’ouvre devant nous sera moins propice aux grands mouvements moutonniers qu’apprécient les investisseurs. Il faudra plus d’intelligence pour comprendre et anticiper les fondamentaux. Le « choc de 2011 » n’est pas terminé. : la croissance mondiale, celle de la Chine aussi, sont toujours là et le temps de la production, celui de l’investissement sont toujours aussi longs. Mais les arbres ne montent pas au ciel…